Posté le 30 mai 2016 - par Seydi Diamil
Jean-François Copé, la France, tu la respectes ou tu la quittes !
Sur le plateau de l’émission « On n’est pas couché », samedi 28 mai, Jean-François Copé, comme à chaque fois qu’il en a eu l’occasion, s’est lancé dans un long mantra de stigmatisation des Français de confession musulmane. Mais a-t-il vraiment le choix ? Quand les sondages ne le créditent que de 3% des suffrages aux primaires des « Républicains », Monsieur « pain au chocolat » n’a d’autre stratégie que de taper sur les musulmans. Au-delà de la haine qu’il porte à ses concitoyens musulmans, le député-maire de Meaux manifeste un vrai mépris des lois et des valeurs françaises.
Monsieur veut imposer un certificat de laïcité à tous les imams et uniquement aux imams (pas aux rabbins ni aux prêtres). De ce fait, le candidat aux primaires des « Républicains » avoue vouloir violer quelque chose de fondamental, garanti par la Constitution française : l’égalité de traitement de tous. Dans ce sens, l’article 1er de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 stipule que « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». Libres et égaux en droits, voilà ce que dit le texte.
De la même façon, Copé trahit l’article II de la loi de 1905 qui stipule que « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». En affirmant ne reconnaître aucun culte (ce qui ne veut pas dire qu’elle les ignore), la loi de la séparation des églises et de l’État empêche les détenteurs du pouvoir public de se mêler des choses internes inhérentes aux cultes. Une chose essentielle que le candidat qu’il est devrait apprendre.
Copé et l’obsession du voile :
Il y a quelques jours, Jean-François Copé repartait dans sa croisade contre le voile (je ne porte aucun jugement de valeur sur cette tenue vestimentaire. Chacun s’habille comme il veut). Sur le plateau de Ruquier, l’ancien patron de l’UMP n’est pas revenu sur sa volonté de l’interdire dans tout l’espace public (Universités, hôpitaux, mairies, etc.). Les prises de position de Jean-François Copé posent quelques problématiques :
Copé insulte ceux qui se sont battus pour ce pays :
En effet, ce pays a connu une phase qui fut déterminante dans son orientation politique. 1789 a vu naître un texte fondamental et qui révolutionnera tout un peuple : la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. L’article II de ce texte rappelle que « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression. »
Cette liberté, pour laquelle des gens sont morts, englobe toutes les libertés, y compris religieuses : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi » ; c’est l’article X.
Copé méprise la Constitution française :
Jean-François veut interdire uniquement le port du voile et ne parle ni de la kippa, et encore moins de la croix. Quand il utilise la laïcité, c’est uniquement pour stigmatiser les Français de confession musulmane. Et pourtant, l’égalité de traitement est garantie par la Constitution française : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances ». C’est l’article 1er.
Copé méprise les droits de l’homme et les libertés individuelles :
La liberté, voilà l’un des acquis les plus précieux de la démocratie et qui doit être éternellement protégé. C’est un acquis pour lequel des hommes sont morts. C’est pour garantir cette même liberté que des hommes politiques se sont battus pour une séparation des églises et de l’État. L’article 1er de la loi de 1905, appelée la loi de laïcité, va dans ce sens : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes… ». Seule la protection de l’ordre public peut amener à la restriction de certaines libertés. Ce que Jean-François Copé semble ignorer.
Mais il y a pire : Copé, comme tous ceux qui veulent gratter les voix du Front national, veut se débarrasser, une fois pour toutes, de la Convention européenne des droits de l’homme, puisque c’est le seul moyen, pour lui, de réaliser son projet islamophobe. L’article 9 de la convention affirme la chose suivante : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion (dont les musulmans) ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public (et oui, le port des signes religieux dans l’espace public, y compris le voile, est protégé par la Convention) ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites. »
En réalité, derrière sa croisade contre les Français de confession musulmane, Jean-François Copé révèle sa haine et son mépris des lois françaises, lesquelles garantissent à tous les citoyens, au moins théoriquement, la liberté de manifester ou non leurs signes d’appartenance religieuse ou convictions philosophiques. Face à ce mépris de tous ces textes (Déclarations des droits de l’homme et du citoyen, la loi de 1905, la Constitution française ainsi que la Convention européenne des droits de l’homme), une seule phrase me vient à l’esprit : Jean-François Copé, la France, tu la respectes ou tu la quittes !
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